Une destination pour le cinéma autochtone à l’ONF

Project Spotlight:Notre collection d’œuvres cinématographiques conçues par des Autochtones ne cesse de s’enrichir. Elle témoigne de quelque 50 ans de cinéma inuit, métis et des Premières Nations et illustre les récits transmis au fil des siècles. Empressez-vous d’en faire la découverte!

Création Représentation Activisme
Sur un tableau rouge se détachent Kakakew le corbeau ainsi que des fleurs bleues et des cercles or et bleu. Les fleurs sont des motifs atikamekw qui ornent souvent les paniers en écorce, les canots, de même que les broderies des mocassins, des mitaines et de divers vêtements.

Depuis 1968, l’Office national du film du Canada a produit plus de 400 films tournés par des cinéastes métis, inuits et des Premières Nations venant de toutes les régions du Canada. Ces œuvres nous offrent divers points de vue autochtones originaux et pertinents sur notre pays et notre histoire, et proposent aussi des scénarios d’avenir. 

Sur un tableau rouge se détachent Kakakew le corbeau ainsi que des fleurs bleues et des cercles or et bleu. Les fleurs sont des motifs atikamekw qui ornent souvent les paniers en écorce, les canots, de même que les broderies des mocassins, des mitaines et de divers vêtements.
Eruoma Awashish, artiste graphiste de la communauté atikamekw d’Opitciwan.

La collection Cinéma autochtone comprend The Ballad of Crowfoot (1968), de Willie Dunn, le premier film réalisé par un Autochtone à l’ONF. Parfois désigné comme le premier vidéoclip au Canada, ce court métrage porte un regard saisissant sur les trahisons coloniales dans une ballade composée par Dunn au sujet du légendaire chef siksiká (pied-noir) du 19e siècle. Musicien reconnu sur la scène folk canadienne, Dunn a été membre de l’Indian Film Crew (IFC), un programme de formation créé en 1967 par l’ONF pour les cinéastes autochtones. 

Willie Dunn, The Ballad of Crowfoot (1968). 

Source : Ce film a d’abord été diffusé sur ONF.ca. GRACIEUSEMENT FOURNI PAR L’ONF.

 
Vous trouverez dans le portail d’autres films innovateurs de l’IFC, comme Vous êtes en terre indienne (1969), de Mike Kanentakeron Mitchell, un court métrage documentaire qui a eu un fort retentissement chez les militants des droits civiques des années 1960 et qui, dans le cadre de sa tournée au Canada et aux États-Unis, a notamment donné lieu à une projection durant l’occupation de la tristement célèbre prison d’Alcatraz par l’American Indian Movement ; et le brûlant documentaire La face cachée des transactions (1972), de Martin Defalco et Willie Dunn, qui donne à voir sous un autre jour l’emblématique détaillant canadien qu’était la Compagnie de la Baie d’Hudson. 

Cinéma autochtone propose aussi plusieurs titres issus de l’imposante filmographie de la légendaire réalisatrice abénaquise Alanis Obomsawin, dont son tout premier film, Christmas at Moose Factory (1971), créé avec le concours d’enfants fréquentant le pensionnat indien de Moose Factory, une petite ville du nord de l’Ontario ; et des films phares comme Les événements de Restigouche (1984), qui témoigne de deux descentes de police dans la communauté micmaque de Restigouche au début des années 1980, et Kanehsatake – 270 ans de résistance (1993), long métrage documentaire sur la crise d’Oka en 1990, tourné pendant 78 jours derrière les barricades dressées par les Kanien’kéhaka (Mohawks). Plongeant le public au cœur même d’un conflit historique, Kanehsatake – 270 ans de résistance a trouvé écho autour du monde et marqué une page d’histoire au Festival international du film de Toronto en devenant le tout premier documentaire à remporter le Prix du meilleur long métrage canadien.

Alanis Obomsawin, Kanehsatake – 270 ans de résistance (1993) 

Source : Ce film a d’abord été diffusé sur ONF.ca. GRACIEUSEMENT FOURNI PAR L’ONF.

 

 
L’offre englobe aussi d’autres films essentiels réalisés par des cinéastes autochtones reconnus, tels que Le totem d’origine de G’psgolox (2003), du regretté réalisateur métis Gil Cardinal ; Le choc de deux mondes (2005), de la réalisatrice maintes fois primée Tasha Hubbard, Si le temps le permet (2003), d’Elisapie Isaac ; et À la recherche de Dawn (2008), de Christine Welsh.

Gil Cardinal, Le totem d’origine de G’psgolox (2003) 

Source : Ce film a d’abord été diffusé sur ONF.ca. GRACIEUSEMENT FOURNI PAR L’ONF.

 

On peut y découvrir des titres récents comme Entre-deux (2015), grâce auquel la réalisatrice inuite Bonnie Ammaq a remporté le Prix du meilleur court métrage documentaire au Festival imagineNATIVE en 2016 ; cette rivière (2016), qui a valu à la réputée auteure métisse Katherena Vermette et à la réalisatrice Erika MacPherson le Prix du meilleur court métrage au Festival imagineNATIVE l’année suivante ; Maintenant plus que jamais (2019), le court métrage primé du cinéaste haïda Christopher Auchter ; nîpawistamâsowin : Nous nous lèverons (2019), de Tasha Hubbard ; ou La série Lac Winnipeg (2021), composée de quatre documentaires du réalisateur anichinabé et cri Kevin Settee.

Christopher Auchter, Maintenant plus que jamais (2019) 

Source : Ce film a d’abord été diffusé sur ONF.ca. GRACIEUSEMENT FOURNI PAR L’ONF.

 

En créant ce portail, l’ONF vise à faciliter l’accès des auditoires à des films qui présentent des points de vue autochtones sur les réalités canadiennes. Le site comprend une biographie de chaque cinéaste et des filtres de recherche grâce auxquels l’internaute est à même de sélectionner des films en fonction de la nation ou du peuple d’origine du réalisateur ou de la réalisatrice, ou encore, de la nation ou du peuple dépeint dans le film. L’équipe des services éducatifs a aussi préparé des sélections pour diverses tranches d’âge

Cette collection a été classée au moyen du système Indigenous Materials Classification Schema (IMCS), développé par Camille Callison (Nation de Tahltan), Alissa Cherry et Keshav Mukunda, et d’abord implanté en 2015 à la bibliothèque du Centre national pour la vérité et la réconciliation. En étroite collaboration avec Katherine Kasirer, bibliothécaire principale à l’ONF, Camille Callison a adapté le système de classement IMCS pour les besoins de la collection de l’ONF.

L’ONF est déterminé à redéfinir sa relation avec les peuples autochtones. Il entend devenir un agent de changement et continuer de travailler à l’atteinte des engagements initiaux qu’il a formulés en 2017 en vue de transformer sa culture institutionnelle en ce qui a trait aussi bien à la création qu’à la distribution, notamment en augmentant le nombre d’œuvres offertes en langues autochtones.

Les films proposés sur ONF.ca sont diffusés en continu gratuitement, sous réserve de la situation géographique des internautes.